1998-La ballade des mégots secs

De Bernard Mazeas

Premier rôle féminin et participation aux décors dans "La Ballade des mégots secs", pièce de Bernard Mazéas, mise en scène par Luc Fritsch, Avril 1999, Cave à Théâtre, Colombes.

1993 RUINES

L'après-Vietnam dans la survie d'un couple

Corine Sylvia CONGIU

RUINES : L’après-Vietnam dans la survie d’un couple

 

"Ruines",  "performance pour deux acteurs et un silence", écrite en 1993 par Luc FRITSCH, a été créée en 1994 au Théâtre de l'Hôpital Ephémère avecMichel SCOURNEAU et Corine SylviaCONGIU.

Des images fabriquées par Corine Sylvia CONGIU, projetées sur un écran de 3m sur 4m jalonnaient les séquences. Peintures, photographies, collages et montages de photographies, dessins, à partir de photocopies et de documents réels issus de la presse de 1’époque, et de magazines d'agences de voyages retravaillées avec des techniques mixtes (acrylique, mine de plomb, trichloréthylène...)

 

 

 

Pour peindre ce que Lee devait peindre, je me suis posé la question du style. 

Il était hors de question que Lee eût d’emblée un style du type de celui requis par le système contemporain des galeries : quand on entre actuellement dans une galerie, il est obligatoire d’y trouver douze fois la même toile, à quelques nuances près. sous peine de ne pas reconnaître à l’artiste son statut même d’artiste, sa cohérence », comme s’il était indiscutable qu’un mouvement irréversible de l’histoire de l’art impose la « série » comme unique possibilité d’expression de l’œuvre, obligeant l’artiste au maniérisme de se copier lui-même.

Lee n’est pas une « artiste » de base, dans le sens où les institutions reconnaissent aujourd’hui ce qui fonde une artiste comme telle. Lee n’est pas guidée par l’ambition de « réussir » dans un système donné. Lee est libre.

Libre de chercher réellement, désespérément, un médium salvateur, et pour elle, et pour Steve, et pour les milliers de vétérans au nom desquels elle décide de combattre. Son œuvre n’est pas le repli égotique de quelqu’un qui ne chercherait qu’à « s’exprimer », exprimer son individualité en imposant sa « patte », sa « manière », pour être reconnuepar les institutions contemporaines. Elle retrouve par là, je pense, une fonction essentielle de l’art, qui est de défendre un sujet et non plus seulement une forme, de s’adresser à la fois à  un public concerné par ce sujet (les vétérans), à fois à un public qu’elle doit essayer de concerner : « les autres, tous les autres ».

Lee est confrontée aux images revenues du Vietnam. à leur puissance d’horreur, à l’instant pris sur le vif, sans dénégation possible, isolé de contexte, cette histoire du moment volé.

Les images qu’elle crée ont des buts divers, mêlés, plus ou moins conscients.

Certaines sont des électrochocs à l’usage de Steve, accusatrices. Inquisitrices.

Certaines nous exposent les visages pleins de candeur de ces jeunes appelés de dix-huit ans qu’il est difficile d’imaginer perpétrant les horreurs juxtaposées. 

Certaines ressemblent à un carnet de souvenirs et d’impressions (grandes toiles carrées) superposant des formes d’écritures (lettres, graffiti pris sur les casques et Zippo, gravure du « Memorial), traces de vie et de mort constatées. 

Lee cherche dans tous les sens. Et même si les images choisies au final par le metteur en scène pour être insérées dans la performance, montrent une certaine cohérence de facture, cohérence née de l’obsession et des matériaux trouvés en cours de route et retravaillés en photocopies, j’ai voulu exposer ici toute la production de Lee, toute la production de Corine Sylvia Congiu entrée en Lee comme en religion.

Au risque d’être taxée d’incohérence, de « manque d’homogénéité », j’ai voulu ici faire part de la totale remise en question de ma production habituelle, résolument abstraite, sagement présentée en globalités homogènes aux galeries. 

 

Corine Sylvia CONGIU

Juin 1994

Corine Sylvia CONGIU et Vincent BARDOUX, répétitions, photos Georges Le Moal :

1993-RUINES-01-150X150cm, technique mixte

1993_Petit garçon à la grenade, hommage à Diane Arbus-Huile-sur-toile-146x114cm.

1993-RUINES-02-150X150cm, technique mixte

Corine Sylvia CONGIU

RUINES : L’après-Vietnam dans la survie d’un couple

 

Collages et montages de photographies, dessins, à partir de photocopies et de documents réels issus de la presse de 1’époque, et de magazines d'agences de voyages retravaillées avec des techniques mixtes (acrylique, mine de plomb, trichloréthylène...)

 

 

 

Corine Sylvia CONGIU

Juin 1994